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Chefferies et traditions Bamileke

La région de l’Ouest-Cameroun est caractérisée par la présence massive de chefferies, dont on remarque l’existence grâce aux portes d’entrées aux toits coniques qui bordent les routes, et qui occupent encore aujourd’hui des fonctions traditionnelles et sociales.


Les chefferies sont de petits royaumes indépendants qui se sont créés dans la région, certaines existant depuis des millénaires, et bien avant l’arrivée des occidentaux au Cameroun. Présentes dans tout le Cameroun, avec des spécificités propres à chaque aire culturelle, l’Ouest est particulier par l’importance encore aujourd’hui de ces chefferies et des chefs traditionnels dans les territoires, au niveau social et traditionnel.

Qu’est-ce qu’une chefferie ?

Une chefferie est à la fois un lieu, un espace social et une entité qui a à sa tête un chef traditionnel. A l’Ouest, les chefferies sont globalement construites spatialement de la même manière : une porte à toits coniques, symbolisant les 7 ou 9 notables, est l’entrée de la chefferie. S’en suit ce qu’on appelle communément « l’axe de la vie », qui descend jusqu’à la case du peuple. De part et d’autre sont construites des cases. Enfin, dans la plupart des cas, l’arrière de la chefferie c’est la forêt sacrée, un espace où se déroulent des rites, avec ou sans la présence du chef. Le chef incarne et représente sa chefferie et est nommé de manière traditionnelle, lors du décès de son père. Il ne gouverne pas seul et est accompagné de notables, des reines, et des sociétés secrètes et coutumières de la chefferie.



Différencier les chefferies et présentations des grandes chefferies de la région

Au Cameroun, il existe plusieurs types de chefferies réparties en trois groupes – 1er, 2ème et 3ème degré -selon des critères de taille, de population, d’histoire. Depuis 1975 (date à vérifier et si possible indiquer le n° du texte législatif correspondant), le gouvernement reconnaît l’importance des chefferies dans ses territoires et accorde aux chefs traditionnels un revenu mensuel. Selon le dernier recensement du ministère de l’administration territoriale en 2015, l’Ouest contient 1412 chefferies, dont 11 de premier degré, sultanat compris.


Les 10 chefferies de premier degré, hors le sultanat de Foumban (renvoi vers la rubrique suivante) sont considérées comme celles des plus importantes de la région.

Les autres chefferies ne sont pas en reste et font de l’Ouest Cameroun une destination culturelle de choix.
Consulter les chefferies de l'Ouest Cameroun

L’office Régional de Tourisme de L’Ouest
en Vidéo

Quelques rites et traditions que l’on retrouve dans les chefferies et dans la région

Le culte des ancêtres : les ancêtres ont une place primordiale dans les sociétés traditionnelles. On leur rend hommage régulièrement, à travers des rites, des sacrifices, des prières et des libations. Ces rites ont lieux dans des lieux ouverts et naturels, ou dans des cases sacrées, comme pour le culte des crânes. Dans l’ouest, cette pratique se remarque à l’œil nu aux abords des lieux sacrés naturels (chutes, souches…) par la présence de petits autels, souvent rougeâtre, couleur donnée par l’usage de l’huile rouge dans les libations.


L’intronisation des chefs : lors du décès d’un chef, son successeur est « arrêté » et envoyé au Laakam, un lieu d’initiation où traditionnellement il ne sortait pas avant la naissance d’un futur héritier. Pendant ce temps, certaines activités de la chefferie sont stoppées, et on n’organise pas, par exemple, de festivals. A sa sortie, le chef est célébré et considéré comme le nouveau souverain même si l’apprentissage dure plusieurs années.


La place des femmes dans les chefferies
Les femmes sont très présentes dans les chefferies et assurent plusieurs fonctions. Femmes ou filles du chef, elles contribuent à la gestion de la chefferie est des affaires sociales présentées devant le chef. Elles jouent aussi le rôle de conseillères du Roi. Certaines femmes sont réunies au sein de la société secrète du Messu, ou au sein de sociétés coutumières. Traditionnellement, seuls les femmes héritières des chefs peuvent porter le tissu traditionnel, le Ndop (reines, princesses, reines-mères…). En dehors de ces aspects traditionnels, les femmes participent massivement au développement des chefferies, qu’elles soient au Cameroun ou à l’international.   A Foto, un musée qui portera sur la thématique de femme et chefferies est en cours de réalisation, à l’initiative du chef Sa Majesté Momo Soffack et l’association la Route des Chefferies.    

Annexe
à télécharger

Liste des chefferies 1er , 2ème et 3ème dégré de l’Ouest-Cameroun

Pour en savoir plus, vous pouvez commander le catalogue de l’exposition
« Sur la Route des Chefferies du Cameroun, du visible à l’invisible »